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de Nantes ! » il ordonne à Francine : « Achète le colin ! » Quand elle présente le mets au malade, il repousse l’assiette en bougonnant. Les heures s’écoulent, mornes, dans la chambre chaude emplie par le tapage de la machine à coudre.

Une nuit, comme Francine pique des corsages, il quitte son lit, et vers elle va grelottant, le crâne et le front en sueur. Dans la figure squelettique, les yeux sont des taches, les joues sont trouées :

— Tu es folle, murmure-t-il, tu te crèves à l’ouvrage et tu ne penses pas qu’il faut vivre pour ta fille !

Il se fâche contre le nouveau médecin qu’il appelle farceur.

— Excusez-le, Monsieur, dit Francine, c’est la maladie qui le rend méchant !

Elle était allée livrer sa lingerie dans le Sentier. En rentrant, elle le trouve habillé, le feutre sur la tête, un ballot de linge au bras, et