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est au service d’autrui, mais qui, pour leur gouverne, raisonnent comme des enfants. L’Institut philanthropique ne le guérit pas et lui rafle ses économies.

Pendant la journée du dimanche, les terrassiers viennent en visite ; certains de ces hommes simples pleurent en quittant le logis où Didier, qui va mourir, occupe encore son temps à étudier la langue internationale.

— Il faut que je remonte sur ma bête, dit-il parfois. Si je vis, vous verrez dans deux ans, le syndicat des terrassiers !

Une semaine passe, il est devenu irritable, il rudoie Francine. Il fait une scène au secrétaire-adjoint qui lui apporte un secours ; il ne veut pas accepter un sou de l’organisation, « car il n’est pas un feignant ».

Il faut que Francine reçoive en cachette l’indemnité et invente une histoire d’argent retiré de la caisse d’épargne. Il mange à peine ; lorsque, dans la rue, les marchandes crient les provisions : « Le colin, le beau colin et les sardines