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Bientôt, il s’ennuie dans la maison. Il reprend des forces, mais ses amis l’empêchent d’aller au travail, on le voit alors à la Bourse et il écrit pour le Travailleur du Bâtiment.

Il retourne au Métropolitain et l’on dit maintenant dans les groupes : « Didier va passer. Il est foutu ! »

On lui donne un poste au ventilateur. C’est doux, c’est une place de vieux. Mais il est arrivé à l’âge difficile des mal nourris. À l’époque de la jeunesse, on ne mange pas le content, mais cela n’inquiète guère. Vers les vingt-cinq, trente ans, cela se paye douloureusement. On souffre des intestins ou bien de la poitrine. On tousse, cela s’appelle avoir un chat dans la gorge ou un bon Dieu de rhume. La maladie se plie d’ailleurs aux conditions sociales ; elle s’adapte au genre de vie ; il n’y a pas de maladie plus accommodante que la tuberculose : elle n’enjoint pas de cesser immédiatement le travail, elle laisse de longs délais. Au début, la tuberculose ne fait pas souffrir, elle sait bien