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Au Parlement, le ministre de l’Industrie et de la Prévoyance se révèle tacticien de premier ordre :

— Ne comptez pas sur nous, dit-il, pour faire œuvre réactionnaire ; jamais, pour ma part, je ne voudrai mettre le prolétariat hors du droit commun. Jamais je ne restreindrai le droit d’association et n’effleurerai même les garanties données à la classe ouvrière par la loi de 1884.

C’est un blâme direct au Président du Conseil, le désaveu des arrestations qu’il avait ordonnées. Le Ministère est menacé, la combinaison Dranis pointe à l’horizon.

Mais le chef du Gouvernement devine le piège, il applaudit aux déclarations de l’orateur. Il monte à la tribune : « C’est pour le respect de la loi, le maintien de l’ordre, la sûreté de l’État que le cabinet, à l’unanimité de ses membres a pris des mesures contre certains agitateurs. C’est en toute indépendance que le Parquet de la Seine a poursuivi les meneurs. Mais les inconscients