trouver des heures d’intimité et d’épanchement.
Chaque matin, on peut voir Francine aller à la prison pour y porter quelques douceurs destinées à compléter l’ordinaire du prisonnier. L’après-midi, elle revient encore à la Santé et, par de longues veilles, rattrape tout ce temps soustrait au travail de couture.
Dans ces conditions, on comprendra qu’elle n’ait pas le temps de lire les journaux.
Didier les reçoit dans son réduit et savoure le filet suivant d’un organe conservateur du matin :
« Au nombre des « camarades » capturés hier par l’habile M. Laviore, chef de la Sûreté, se trouve un farouche révolutionnaire, M. Didier, à qui son talent de gréviculteur assura jadis un brin de notoriété. M. Didier n’a pas dû ressentir, d’ailleurs, une très vive émotion lorsque se referma sur lui la porte du cachot. Il est en effet familiarisé de longue date avec la « paille humide ». Repris de justice, il fit dès sa plus tendre enfance des stations prolongées à la Pe-