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Il entre dans un bar situé près de la Bourse du Travail. Derrière le comptoir est une galerie de tableaux : ce sont les diplômes délivrés par une demi-douzaine de syndicats qui confèrent au limonadier de céans la qualité de membre honoraire.

Didier invite la patronne à quitter sa chaise, exécute avec une canne un rapide moulinet qui brise, en cinq secondes, toute la collection de brevets. Sous les fragments de verre gisent les feuilles que des mains inhabiles ont illustrées et qui représentent les attributs de la profession.

La marchande rit jaune ; si elle osait, elle ferait arrêter le gars, mais l’intérêt de son commerce lui interdit cette mesure ; elle se borne à lui dire :

— Si vous devez casser aussi les vitrines, prévenez-moi, je ferai mettre les volets.

Au mois d’octobre suivant, Didier est incorporé dans un régiment d’infanterie — Caserne du Château-d’Eau. Il a été ajourné deux fois ; reconnu bon la troisième fois pour le service, il