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Un soir, un étranger vient à la réunion du Conseil fédéral.

— Messieurs, dit-il, je viens vous proposer mon adhésion. Je suis commerçant, je ne suis pas ouvrier ; mais je désire être membre du syndicat, de la Fédération et même, si possible, de la C. G. T.

Les assistants croient à une plaisanterie du visiteur.

— C’est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Je suis marchand de vins, beaucoup de vos camarades consomment chez moi. Plusieurs corporations m’ont admis dans leurs cadres en qualité de membre honoraire, moyennant un versement annuel de dix francs. Je donnerais bien vingt francs pour être aussi de la C. G. T.

On le met à la porte en le couvrant d’injures.

La séance du Conseil est reprise, mais Didier n’ouvre plus la bouche. Et comme on remarque son abstention, il avoue :

— Ce bougre-là m’a rendu malade. Il faut que j’aille prendre l’air.