Page:Bonneff - Didier, homme du peuple.djvu/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ah ! punaise, tu m’as volé mon argent ! Un crève-la-faim que j’ai recueilli, un feignant qui bouffe le pain des autres !

D’une bourrade, il envoie Didier s’abîmer le dos contre le buffet et clopinant, essaie de rejoindre le malheureux. Il a fui, le plombier allonge dans le vide un pied destiné au derrière du garçonnet.

Alors, sur un ton larmoyant, Voisin s’attendrit sur sa bonté, énumère les bienfaits dont il a gratifié l’ingrate créature. À ses paroles, l’ivrogne alimente sa colère et de nouveau furieux, titubant, mais plein de force, il court à la poursuite du gas, cognant les chaises au passage, lançant dans sa direction une carafe couronnée d’un verre dont la casse éveille les voisins.

— C’est rien. Le plombier, qui est saoûl, fait du barouf !

Didier se sauve, mais maman ne le protège pas, car maman a pris les deux petites dans le berceau, réveillé le pompier et tous les qua-