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Il prononce de brèves harangues, il déteste les mots inutiles, n’aimant pas certaines réunions publiques où les applaudissements vont au bel orateur, où les démagogues, nantis d’un bagout puissant peuvent, hélas ! exposer les idées les plus baroques.

À onze heures, Didier retrouve les familles de grévistes réunies pour le repas en commun. Il considère les groupes : les habitudes, le caractère des hommes se devinent rien qu’à la tenue des femmes et des enfants.

Il rêve d’un syndicat exerçant une influence profonde sur la vie familiale, la carte d’adhérent, brevet de dignité, le syndicat entourant d’un parrainage les enfants de ses membres.

Il esquisse de grands projets, mais il revient vite aux réalités du moment. La grève se prolonge, déclarée pour obtenir le respect des conventions établies par les anciens contrats. Les ouvriers souffrent de l’inaction. La pioche manque à leurs mains tannées, le travail est pour eux un besoin comme la faim et l’amour ! En-