Page:Bonneff - Didier, homme du peuple.djvu/257

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Là-bas, les casques des pompiers forment un rang lumineux, la palissade noire des agents se dresse devant les curieux qui s’agitent et jabotent.

Soudain, la foule est disloquée, submergée par les hommes de la terrasse qui brisent les cordons de police et disent au Préfet :

« Faites remonter vos pompiers, c’est nous qui descendrons dans le trou ; ce n’est pas leur affaire, c’est la nôtre, de sauver les camarades !… »

Personne ne reprend la besogne du lendemain, les gardes municipaux cernent les puits, on croirait la ville en état de siège : les ouvriers en grève organisent les soupes communistes ; Didier fait aux Halles les achats du matin. À côté de lui, quelques officiers de troupe approvisionnent l’ordinaire des régiments.

Puis il assiste aux réunions de quartier, et ce n’est pas sans émotion qu’il parle à ses camarades, pesant chacun de ses mots, hanté par l’idée de cette révolution qui sera faite par les hommes qui l’écoutent.