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métier. Je demanderai alors aux copains de ta profession qu’ils te cherchent du boulot. Il y a peut-être quelque chose à faire dans ta partie…

Si tu es forgeron, je ne puis t’admettre dans la terrasse. Cela me chagrine de te faire pareille réponse, mais il y a chez nous quatre mille syndiqués sans emploi ! Il faut d’abord les caser… Si je t’écoutais aujourd’hui, je ne serais plus du syndicat des terrassiers, j’appartiendrais à celui des fumistes ou des démolisseurs !

Mais Didier ne prodigue pas uniquement des sentences à son solliciteur, il le conduit au bureau des forgerons, quémande un poste pour lui et lui donne un petit secours.

Il a son carnet, ses pauvres. Mais Francine le gronde, Francine, économe, prévoyante, presque égoïste depuis qu’à leur nouveau logis le mobilier des amants s’est augmenté d’un berceau.

Parmi ceux qui assaillent Didier, pour obtenir une place dans la taupinière, il est un homme encore jeune et si timide qu’il tremble en formulant la coutumière demande.