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récompense est plus haute, ils luttent pour un idéal sublime !

Parfois, des hommes viennent en recherche d’ouvrage. Ils ne sont pas syndiqués, disent-ils, parce que leur femme est malade, parce qu’ils ont pris le trimard.

Ils sont embarrassés, et Didier souffre de leurs souffrances ; car il devine la vérité sous toutes ces feintes : les hommes sont des chômeurs venus d’autres corps d’état. Or le syndicat ne peut laisser envahir la profession par les sans-travail, parce que chaque parcelle de besogne glanée par un chômeur est un morceau de pain pris à d’autres besogneux.

— Chez qui as-tu travaillé, camarade ? interroge notre ami…

Pas de réponse.

— Dis-moi au moins le nom d’un compagnon qui « terrassait » à côté de toi ?

Le même silence.

— Mon pauvre vieux, ça ne m’amuse guère de faire le juge d’instruction. Dis-moi ton vrai