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les aigrefins qui dépouillent les blessés du travail.

Il arrive une fois qu’un terrassier venu de la province se trouve sans ouvrage à Paris. Le syndicat lui donne un secours. Quand l’homme est à bout de ressources, il réclame de nouveaux subsides. Didier lui explique alors que l’organisation est trop pauvre pour entretenir tous les chômeurs. L’homme dit, en se retirant près de la porte :

— Tout de même, t’as vécu de mes cotisations, feignant !

Didier ressent comme un coup de lancette au cœur. Devant l’ingratitude et l’injustice des hommes, l’idée lui vient d’abandonner le secrétariat, de reprendre sa liberté, de laisser là son œuvre ! Il se reproche aussitôt cette minute de faiblesse et il dit, sans amertume, au Magistrat :

— Cet imbécile répète les calomnies qu’on déverse sur les « meneurs. » Ce qu’il dit n’a pas d’importance, car les militants ne comptent pas sur la reconnaissance de leurs camarades. Leur