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Un jour, à l’Assemblée générale du syndicat, un homme propose que Didier soit nommé secrétaire avec le « Magistrat » comme adjoint.

L’assistance approuve et le gars donne de mauvaises raisons pour justifier le refus qu’il oppose. Il dit qu’il est trop jeune, lui qui souvent proclame, avec une belle présomption, que l’âge ne confère pas plus l’expérience que le jugement.

Mais un sentiment complexe l’anime. Deux années ont passé depuis le jour qu’il a reconstitué le groupement corporatif, il a dépensé des efforts sans nombre pour réveiller la masse des terrassiers endormis ; il ne veut pas qu’on le soupçonne d’avoir guigné la fonction rétribuée, d’avoir livré des batailles pour gagner le secrétariat. Il demeure donc en chantier, mais il y travaille irrégulièrement, car il ne se passe guère de semaines que ses camarades ne le délèguent auprès des chefs d’équipes et des patrons quand un homme est victime d’un injuste renvoi. Didier plaide aussi la cause des accidentés, de-