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dier rit à maman, tout fier de son mensonge. Il s’assoit par terre, à deux mains, il empoigne le pied droit de M. Voisin et délace la chaussure. Ouf ! C’est lourd un brodequin de plombier. Il serre les dents, fait la lippe. À la fin, le soulier cède et tombe, entraînant le pied qui frappe du talon.

L’ivrogne ne bronche pas… Roué comme un diplomate, Didier ne se bat pas contre l’autre botte. Maintenant que papa s’est rendormi, c’est le moment de renouveler le coup de tout à l’heure et de « faire aux pattes » les louis qui gonflent la blague en tricot.

Le téméraire plonge dans la ceinture… tout doucement sans frotter le corps de Voisin. Veine ! il atteint, il ramène le trésor… Le plombier remue, mais il a toujours les yeux clos.

Vingt-deux ! Cette fois, l’ivrogne sursaute, saisit le poing du marmouset, le secoue, la blague tombe, Voisin la reprend, l’enfouit. Et, dressé, les yeux tout rouges, rouges de sang et d’eau-de-vie, il tonne, il hoquette, il salive :