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six heures, le bureau de la corporation lui prend ses veilles. Il ne change pas de métier, affirme-t-il, il creuse les fondations du syndicat.

Il aura des assises profondes. Mais quels durs travaux : Didier n’a pas à lutter seulement contre les compagnons passifs, le patronat omnipotent. Il a devant soi d’autres obstacles, les obstacles imbéciles contre lesquels se brise le plus tenace des hommes. Il a par exemple la grammaire, l’orthographe ! Comment voulez-vous que Didier écrive au Préfet de la Seine, à l’ingénieur en chef, à l’inspecteur du travail, pour traduire les exigences des camarades ?

Didier, qui parle avec une clarté et une concision remarquables, écrit hélas ! comme un écolier de la rue Bretonneau qui a terminé ses études vers l’âge de huit ans. Il faut qu’il accumule des pelotons de phrases pour exprimer le moindre fait.

Il connaît bien l’indigence de son style et se doute que les lettres rondes, écrasées, qui ont la mission de rendre sa pensée, dissimulent,