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tez-y-en, bon Dieu ! On dirait que vous ne savez pas travailler. »

L’amour-propre excité, on abat bon labeur. Le chef ajoute :

— Si vous avez fini la tâche avant l’heure, je paie une tasse.

Et pour la bleue ou le litre d’aramon, les hommes doublent l’effort.

C’est à ces ouvriers-là que Didier, dans un estaminet proche du chantier, dit un jour :

— C’est pas tout ça, les gars ; il s’agit maintenant de se grouiller pour le syndicat. Qui qui veut sa carte ? Elle ne coûte que vingt sous par mois.

Ils lui rient au nez. Pendant une demi-heure, Didier reçoit une volée de brocards. Il ne se fâche pas, mais il demande à chaque homme les raisons pour lesquelles il vilipende le syndicat.

Beaucoup lui répondent : « C’est une balançoire ! Les malins, les fins des fins la connaissent trop. Ce n’est pas à moi qu’on la fait à l’o-