Page:Bonneff - Didier, homme du peuple.djvu/238

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans l’entreprise, les hommes se chamaillent comme d’acariâtres époux.

Ils ont beau parfois se colleter, ils n’arrivent pas à vider leurs querelles, car les défauts qu’ils se reprochent ne peuvent se redresser.

À cause de leur différence d’origine, l’Auvergnat se dispute avec le Breton. « Mangeur de châtaignes ! » — « Va donc, anigous gousse d’ail ! les épluchures pour les Bretons ! »

C’est faire grave offense à un homme qui manœuvre la pioche de l’appeler terrassier, alors qu’il est mineur.

On fait toutes sortes de « mistouffles » au mousse, parce qu’il débute dans le métier. Didier n’a obtenu la paix qu’après une série de batailles avec les plus méchants de ses collègues. La qualité des horions qu’il a répartis à la bande vaut au gars un brin de considération, et ses surnoms de Pantruchard — parce qu’il est de Paris — de Curé — parce qu’il n’a pas de moustaches — sont désormais synonymes de costaud et de fort en poigne.