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magistrat et qui délivre un livret de syndiqué au jeune homme en lui confiant :

— Il n’y a rien à faire avec les terrassiers ; on est à peine trois cents inscrits, et la moitié des hommes ne paient pas seulement leurs cotisations.

— C’est peut-être que vous ne faites pas de propagande, répond Didier. Il y a déjà un bout de temps que je suis dans la terrasse, et je n’ai pas entendu parler du syndicat !

Jusqu’alors, Didier n’a pas eu le loisir d’étudier ses compagnons de travail. Son esprit vagabonde à travers les rêves communistes, tandis que ses bras chargent les tombereaux et les wagonnets sur la ligne du Métropolitain, où il a trouvé « l’embauche ».

Mais, du jour que le Parti lui fait une loi de former une association avec les salariés de la corporation, ses yeux s’ouvrent au spectacle des luttes qui l’environnent ; il sonde le cœur et le cerveau de ses compagnons.

Or, matin et soir, avant et après la besogne,