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rance lui vient, la foule comprend son langage étonnamment puissant, alimenté qu’il est par l’argot de métier, qui sent la rue, dont les mots sont la substance même de la pensée. Mais Didier sert surtout son parti en collant des manifestes. Le soir, avec un militant, il placarde les affiches de la section. Elles sont peu nombreuses, mais il semble que l’art du colleur les multiplie ; très haut, elles paradent, elles chevauchent les appels des candidats, elles sont partout et on les respecte. Didier connaît la joie que donnent les humbles labeurs accomplis pour la cause. Malgré la fatigue du travail quotidien, il circule, durant une quinzaine, presque toute la nuit, et cette promenade dans les rues silencieuses lui procure une émotion bien douce : les habitants sont endormis, Didier leur apporte la vérité qu’au réveil ils liront sous leurs fenêtres, la vérité sous la forme d’une déclaration signée par le Conseil national du Parti socialiste.

… La tournée est finie ; Didier rentre furtive-