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sent les jours, et quand la campagne est finie, le terrassier a ramassé des jaunets dans la brousse. Plus de trimard, cette année ; un train chauffe pour les Pantruchards, et Didier laisse aux piétons la grande route.

Il faut avoir couru l’embauche, cheminé avec les gars de pioche pour savourer les douceurs du retour, savoir ce que valent, après l’auberge et la chambrée des nomades, le foyer, et puis l’amante, dont la joie vous rend orgueilleux. Didier retrouve ses amis de groupe, les soirées d’études et les discussions. On est en pleine bataille ; une élection législative partielle mobilise les socialistes et, pour porter le drapeau du Parti, la section, puis la Fédération de la Seine ont désigné le citoyen-docteur Dranis à l’unanimité et par acclamations. On utilise le dévouement du terrassier. Dranis lui dit :

— Tu jaspineras à mes réunions, vieux ; il faut qu’un militant de ta trempe monte à la tribune.

Didier refuse, le docteur se fâche, le jeune homme se décide à parler en public. L’assu-