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il fait aussi la fauchée et la moisson. Ce n’est pas un galvaudeux.

Embauché avec de bons gars, Didier n’a pas un jour de chômage et, par surcroît de chance, le cantinier qui les nourrit n’est pas un trop grand voleur. Le soir, les hommes se retrouvent dans une salle d’auberge où bougonne un petit feu. Ils ouvrent leurs cahiers de chansons, ils fredonnent un refrain, un bruit d’accordéon monte, quelques curieux stationnent devant la porte pour voir deux compagnons qui dansent gravement avec les servantes.

Souvent aussi, l’on cause du métier, et Didier, devant ses frères, évoque l’espérance d’affranchissement qui est la religion du prolétariat. Les jeunes approuvent, les vieux sont sceptiques.

— T’auras beau faire et beau dire, c’est toujours le même tabac : il y a ceux qui tiennent la pelle et ceux qui tiennent le manche ; ceux qui ont la besace et ceux qui ont le pognon !

Il écrit régulièrement à Francine ; ainsi pas-