Page:Bonneff - Didier, homme du peuple.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.

gagne l’Insurgé, de Jules Vallès, et les Pamphlets socialistes, de Paul Lafargue.

Il y a le sous-agent des postes, l’étudiant en droit, Morisseau, le courtier enfariné, qui exerce sa verve, non seulement sur les ennemis de l’école marxiste (à cette époque, de vives dissensions séparaient les révolutionnaires), mais encore sur tout ce qui n’est pas le Parti.

Ces réunions du samedi sont une fête pour Didier, parce qu’il apprend la doctrine, parce qu’il est plongé dans le milieu socialiste et qu’il converse avec des militants. Il lit à sa femme les brochures du parti et les emporte au chantier pour les parcourir au moment du casse-croûte. Il fait des recrues, il voudrait que toute l’entreprise adhérât au Parti. La cotisation mensuelle est fixée à cinquante centimes : il eût désiré qu’on la doublât pour multiplier la propagande. Il fait changer le jour affecté à la réunion mensuelle de la section parce qu’elle coïncidait avec celui du groupe, ce qui diminuait le nombre des assemblées.