L’orphelin de Paris reconnaît sa famille : l’homme de Transnonain, l’homme du Cloître-Saint-Merry, du Temple, du Père-Lachaise.
Ses parents, les combattants de Saint-Martin, d’Aubry-le-Boucher, qu’il fallut décimer à coups de canon, les douze mille républicains de 1848 saignés par l’armée d’Afrique, les trente-cinq mille fédérés de 1871.
Il a cette vision : le flot Réaumur ouvre toutes ses écluses ; les hommes, les femmes débouchent de toutes les rues où, trente, soixante ans auparavant, se dressèrent les barricades. Mais les passants ne circulent plus paisibles et museurs, comme à la sortie de l’atelier. La petite brochure les transforme ; ils grondent, ils revendiquent le travail et la liberté, la conquête de l’outil.
Didier reprend la tradition ; sa vie a désormais un but. Un nouveau soldat s’est engagé pour les luttes des clubs et de la rue.
Dès le lendemain, sous les auspices du terrassier, son collègue, le jeune homme s’inscrit