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facteur de la loi. Et pour conquérir l’État, il faut que les travailleurs viennent rejoindre les effectifs de leur parti, du parti socialiste… »

Le logis est silencieux. Francine a, depuis longtemps, abandonné son ouvrage. Un frisson secoue l’ouvrier. Dans cette maison où, depuis la cave jusqu’aux combles, logent des façonniers, familles entassées qui vivent de bas salaires, Didier perçoit l’effort des hommes asservis qui, depuis l’aube des siècles, essaient de soulever les dalles qui les murent vivants.

Sa mansarde est un écran, et, devant le gars, surgit tout à coup la milice des révolutions. Didier voit les pauvres, courbés sur les établis, se redresser et prendre un fusil. Il voit la colline de la Croix-Rousse, sur laquelle flotte le drapeau noir des canuts et le plateau de la Courtille, sur lequel frémit l’oriflamme rouge des communards. Il entend le cri des insurgés qui résume la plainte de l’humanité qui veut vivre. Vivre en travaillant ! Vive la République démocratique et sociale ! Vive la Commune !