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Pour trente-deux sous, on a des feutres marquis. Les demoiselles de magasin, coiffées à l’ange, ne finissent pas de servir leur collègues des ateliers. Et Mlle Francine, comme les autres, profite d’une occasion.

La journée brûlante s’achève en fraîcheur. Les étoffes blanches palpitent à la brise, les soies des blouses et des chemisettes semblent vivantes et les yeux des hommes les caressent.

Des jeunes filles, en bande, ont la hardiesse de répondre aux compliments des commis de la nouveauté. Nouvelle station devant le petit colporteur qui a ouvert un parapluie rouge, dans lequel des cartes à la gélatine rehaussées de paillettes représentent des visages poupards et disent des mots doux comme le sucre. De la rue des Petits-Carreaux montent des femmes ployées sous les fardeaux de la confection. Attifées sans goût, l’idée de coltiner les lourds paquets les empêche d’être coquettes. Bien qu’à l’atelier de leur patronne, elles aient produit le labeur d’un jour, elles emportent encore de