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ties viennent, laides, en effet, avec leur chapeau orné de cerises, leur boléro défraîchi, leur jupe courte en écossais découvrant des bas plissés. Francine admire les modistes qui ont grand air, avec une simple cloche, un paillasson de cent sous et un bout de ruban. Près du Métropolitain, Didier et Francine doivent s’arrêter, car les fillettes forment des meetings qui coupent la circulation : les poignées de main se prolongent, les doigts enlacés se balancent, tandis qu’à côté cliquettent les baisers des amoureux.

La rue de Cléry jette sur la voie Réaumur les demoiselles du Sentier, du gros, du demi-gros et de la dentelle. Près du monument au piocheur qui est élevé à la gloire du travail, des marchandes des quatre-saisons vendent des fruits aux midinettes gourmandes. Encore quelques pas, et nos amis font une pause devant un magasin qui fait de l’or, parce qu’il vend des formes de chapeaux. On les essaie sur place, devant les glaces rondes fixées sur l’éventaire.