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la capitale. Cent mille besogneux la parcourent.

Les rideaux de fer hurlent sur les boutiques, les tramways jaunes grincent, et, dans le ciel, s’inscrivent les lettres fugitives des enseignes électriques. Les corridors, les boutiques, les cours laissent échapper par escouades les ouvrières en toilette gaie et les employés en costume sombre.

Didier et Francine se confient les menus événements de leur vie et tout les fait rire. Ils se moquent ensemble du manœuvre qui tance le mousse au chantier, elle raconte l’histoire du trottin congédié pour n’avoir pas voulu faire les commissions des ouvrières.

Elle dévisage les personnes et se flatte d’en reconnaître, à la toilette, la profession et la qualité. Cette dame au visage gras et blême, à la forte poitrine sanglée dans un corsage sur lequel brille une montre en or, c’est une première, « elle en a la touche » ! Les caissières se distinguent par leur lorgnon. « Regarde-moi cette petite, comme elle est frusquée ! » Des appren-