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À partir de ce moment, Didier entra en convalescence. La patronne de l’hôtel lui donnait du bouillon et Julien faisait la causette au chevet du malade. Il était dans une chambre claire et chauffée, il jouissait de l’estime et de la pitié publiques, et les joueurs de cartes demandaient souvent de ses nouvelles. Tant de soins et de sympathie le rétablirent. Lorsqu’il fut sur pied, la fille Pauline lui dit :

— Il ne faut pas continuer à manger des saletés qui te rendent malade. Il faut que tu trouves un boulot où que tu soyes nourri. Il n’y a pas autre chose à faire : il faut que tu sois garçon boucher, garçon crémier, charcutier ou bistro. Un métier nourri, quoi. Là, au moins, tu mangeras tous les jours à ta faim et tu ne seras pas avec du vilain monde comme nous. Pas vrai, Madame Pélamorgues ?

— Ne parlez donc pas au pluriel, répondit l’hôtelière, vexée.