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Didier apprit à jouer aux dés, ce qui était vraiment beau pour un garçon de cet âge. Il connut, à neuf ans, les émotions d’une partie de hasard et le plaisir de boire un petit rhum qui ne vous a rien coûté.

C’était une maison bien achalandée que celle de Pélamorgues. Toutes les compagnies s’y donnaient rendez-vous.

Au matin, des ouvriers tuaient le ver ; à partir de dix heures, les apéritifs coulaient en cascades.

Les consommations révélaient la position sociale des buveurs. Les bonnes, flanquées de leurs amoureux, affectionnaient les boissons douces, les petites groseilles et les grenadines au kirsch. Les employés de bureau se payaient des citrons ou de riches pernods, et les garçons de recettes commandaient les vermouths-cassis qui désaltèrent.

Le cassis se prête à toutes les mixtures. Les garçons laitiers l’absorbent avec une forte dose de cognac, mais les bouchers lui préfèrent l’eau-