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teur ne s’occupe plus, l’État lui verse toujours cinquante centimes. Et le juge en envoie d’autres qui prennent la place des vieux qui sont partis. Je parie que tu n’as pas compris ?

— Penses-tu, Bébé ! répond ce grand farceur de Didier, j’ai mieux compris que toi.

— Moi, reprend l’autre, je suis un pupille de l’Assistance, a m’a envoyé chez des pedzouilles, près de Meaux, qui me nourrissaient à coups de bâton. Alors, je me suis barré en lousdem, j’ai turbiné le long de la route et mezig est revenu à Pantruche. Pour ne pas être chopé, je me suis réfugié chez un charitable. Et voilà pourquoi tu as l’honneur de faire ma connaissance. Et toi ? raconte-moi un petit peu ton histoire.

Didier ne se fait pas prier pour conter ses aventures.

— Tu ne sais pas, dit Julien en manière de conclusion, on va trouver un filon pour gagner un peu de monnaie. Moi, d’abord, je ne vais pas rester longtemps dans la turne des repentis. En attendant, on vendra le soir des jour-