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offrent au nouveau, en manière de bienvenue, une bourrade amicale, un pinçon confraternel.

Ce qu’on demande à Didier n’est pas difficile. Dans les établissements de bienfaisance, comme dans les prisons, le travail est divisé pour obtenir la forte production. À l’atelier des libérés repentis, on fabrique des rinceaux pour les suspensions. Didier ébarbe le cuivre et gagne trente-cinq sous par jour.

À midi, c’est la trêve. Un camarade qui travaille à son côté dit :

— On va chercher l’acompte pour aller « bouffer ».

Tous les gamins qui composent l’équipe repassent devant le pointeau et lui remettent la médaille. En échange, l’homme verse à chacun la somme de soixante-quinze centimes. Alors, les enfants se répandent dans la rue Saint-Sébastien, accostent les échoppes où cuit dans l’huile, à gros bouillons, la nourriture des petites gens.

Pour cinquante centimes, Didier achète deux