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l’avocat perd la partie. Le voleur d’oranges s’en ira dans les colonies de l’État, cultiver la terre jusqu’à la vingt et unième.

Denis Guillot, huit ans, flânait sur les bords de la Seine, mais il s’arrêtait trop souvent quai de la Râpée. Il faisait le guet pour les filles publiques et hantait les vespasiennes. Un sergent de ville le fila. Aucune erreur n’était possible.

Maigre, pâle, la tête aplatie, c’est un dégénéré à la deuxième puissance, un fils de crétin. Son défenseur dit :

— Vous n’avez qu’à regarder mon infortuné client pour vous convaincre qu’il est irresponsable et qu’il ne faut pas l’envoyer en prison ni en correction.

— Alors, que faut-il en faire ? interrompt le président. Voulez-vous vous en charger, maître ?

L’avocat ne répond pas. Évidemment, on ne peut construire des hôpitaux pour ces larves. Alors, vous ne voulez pas l’adopter, n’est-ce pas ? Moi non plus. À la maison de correction.