Page:Bonneff - Didier, homme du peuple.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.

La fillette rit.

Elle rit parce qu’elle devine que les hommes, là-bas, se disent : « Tout de même, la gosse, elle a pas peur, elle a du sang. »

Une dame se penche vers l’instituteur de la Petite-Roquette. Elle murmure :

— Ces enfants-là sont gangrenés jusqu’aux moelles… Il est fou de vouloir les amender !

Tous les yeux fixent les magistrats. On attend avec anxiété l’arrêt qui va foudroyer l’inconsciente.

Le président parle d’une voix fatiguée :

— Gardes ! Faites sortir les individus qui se tiennent au fond du prétoire. Oui… les petits amis des prévenues.

Les municipaux exécutent l’ordre, ils se précipitent devant les jeunes hommes pommadés, mais, si prompt que soit le zèle des soldats, ils ne peuvent exécuter à temps la consigne, les adolescents ont détalé.

— Désormais, vous ne laisserez plus entrer à la huitième chambre de pareils garnements. Ce