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lorsque ses pensées lui représentent la mort et son cortège.

Didier a déjà vu partir des corbillards et il a soulevé sa casquette parce qu’à l’école on lui a dit : « Il faut respecter la vieillesse, les parents et les morts ». Et l’on respecte les personnes en les saluant. Il a vu aussi des hommes à surplis blancs, à calotte noire qui accompagnaient le convoi et qui faisaient peur au petit, parce qu’ils lui semblaient être des Bons Dieux.

Ainsi papa s’en ira au cimetière et sera mis dans un grand trou ; mais il aura peur, il aura froid au milieu des tombes, les bêtes mangeront son corps et Didier restera seul… Il voit tout cela à travers les larmes. Alors, il trépigne, il griffe la table et les sanglots l’étranglent.

Sur l’escalier du cinquième étage, Mme Seiche, la concierge, cause avec la femme du plombier, Mme Voisin.

Il fait nuit ; Mme Seiche allume le gaz et Didier l’accompagne. Les murs, dégradés comme s’ils avaient la pelade, laissent voir leur plâtre