ce les mots ou la pensée qui se dérobe ? Il ne trouve rien à dire.
— Si tu veux, reprend l’autre, nous serons amis, je t’écrirai lorsque je serai libre et j’irai voir tes parents !
— Je n’ai pas de parents, dit enfin Didier qui articule facilement ces mots-là parce qu’il les prononce souvent depuis quatre mois.
— Tu n’as pas de chance, alors, reprend l’infirme. Moi, j’ai une maman.
Ah ! si tu la voyais, ma maman, comme elle est belle. Elle est belle comme une actrice, elle a des cheveux peints en rouge, elle a des bagues à tous les doigts, elle est mieux habillée qu’une princesse.
Elle m’aime bien, tu sais, ma maman. Seulement, c’est son ami qui ne m’aime pas. C’est à cause de lui qu’elle ne vient jamais me voir.
Son ami, il s’appelle M. Hippolyte : c’est lui qui m’a fait mettre ici, en correction paternelle.
Voilà déjà deux fois qu’il m’a conduit à la Petite-Roquette.