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Il tournera mal ; l’Assistance publique laisse Didier au juge d’instruction.

On a donc attendu deux mois la réponse de la mégère et, par ce fait, infligé à Didier deux mois de cellule.

Ils l’ont transformé : c’était un bavard qui criait et riait pour un rien. Maintenant, il a oublié bien des mots et il lui semble qu’il pourrait sans gêne demeurer muet toute sa vie.

Il était turbulent ; le voilà accroupi toute une journée dans sa cellule.

Son estomac s’est rétréci. Au début de l’incarcération, il a connu les arrachements de la faim ; à présent, l’ordinaire lui suffit, l’estomac est devenu docile, comme tout le reste, comme tout le monde : l’estomac se plie à la règle de la maison.

Et Didier qui avait peur autrefois, qui attendait pour monter le soir l’escalier de la maison de la rue Le Bua que, devant lui, un locataire en gravît les marches, Didier, habitué à la solitude, aux ténèbres, anormal et solitaire, souffre