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— Je n’ai rien à dire.

— Nous avons cependant à nous expliquer tous les deux. Nous ne sommes pas en classe ici et les autres n’entendent pas, aussi tu peux parler à cœur ouvert, sans crainte d’être puni.

Les paroles étaient douces, attiraient les confidences. Didier se met à pleurer, les sanglots le brisent comme des convulsions, mais ils font la paix en lui. Tout ce que sa petite âme entretient de rancœurs et de haine s’échappe avec les larmes. Il se confesse, il dit son désespoir. Il avait demandé l’Assistance, on lui donnait la prison, la pire des hontes, la Petite-Roquette.

Et l’instituteur-chef répond :

— Un peu de patience, que diable ! Il en faut dans la vie. Tu seras placé à l’Assistance publique où tu seras très bien. La Petite-Roquette n’est qu’une maison d’attente. Tu la quitteras dans quelques semaines et alors tu n’auras plus à te plaindre.

De nouveau, l’espérance qui n’a jamais cessé de luire au cœur des petits, réchauffe et con-