La bataille dure une heure, après quoi Didier, furieux, mange avec avidité l’ordinaire de la prison.
Les nuits sont tourmentées, il les peuple de spectres sanglants… Qu’il dorme ou qu’il veille, il voit des bandits qui l’assaillent et l’étranglent. Il rêve aussi qu’il est mort et mis en cercueil. Une nuit, une meute hante son chevet et il crie au secours ! Un gardien approche avec un falot, empoigne l’enfant par le collet et le jette en bougonnant dans un cachot. Au lieu du lit, c’est la planche. Au lieu de la soupe et de la viande, c’est le pain sec. Du coup, Didier se guérit des cauchemars ; lorsqu’il réintègre la cellule, il n’a plus peur. Ainsi, la médication martiale de la maison, « deux jours de cachot », a raison des fièvres et des hallucinations affolantes.
Le jour, Didier tue le temps par d’innombrables opérations arithmétiques : il compte de 1 jusqu’à 2.000, puis de 2.000 jusqu’à 1. Il fait aussi de petites corvées en compagnie des gar-