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qu’il a gagné dans la brique… Il est insouciant, car la bonne chère, les jeux et les promenades entretiennent les idées riantes. Lorsqu’il arrive à sa dernière pièce de cent sous, une fringale de dépense le saisit, il achète une casquette dans un bazar pour un franc quarante-cinq et, pour dix-huit sous, une paire d’espadrilles avec des tresses bleues. Ce viveur descend l’escalier de son hôtel en sifflotant ; il se promène les mains dans les poches avec l’air d’un qui se dit : « Les autres peuvent aller à l’usine ou à l’école, moi je me moque de tout, je suis rentier ! »

… C’est un samedi, une soirée toute brillante, illuminée par un miroir de lune, que le petit Didier se trouve ruiné, mais ruiné, rincé, comme on dit, sans un décime.

Il goûte l’orgueil de certains décavés qui proclament : « J’ai dévoré le bien de ma mère et trois héritages ! »

Boulevard de Belleville, il s’assied sur le trottoir et s’amuse à regarder les passants.

Car il a son idée. En payant son dernier re-