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étapes, en deux jours. Comme il est jeune et mal vêtu, il paye son lit dix sous dans une auberge et son hôtesse lui donne une culotte par-dessus le marché.

Quatre pièces de cinq francs et deux francs soixante-quinze centimes gonflent encore son porte-monnaie. Il est temps, Didier, d’envisager l’avenir, de te créer une position sociale. Assurément, le métier qui te sourit le plus est celui de mousse : naviguer sur les océans, faire le tour du monde, grimper aux plus hauts mâts, aller chez les sauvages, projets qui naissent dans toutes les têtes de mioches, rêves qui s’échappent des belles histoires contées aux petits, comme s’envolent des chevrons les hirondelles. Seulement, pour être mousse, il faut habiter au bord de la mer. Mais, si l’on ne peut s’embarquer à Paris, on peut, à défaut, devenir enfant de troupe, état qui plaît fort aux écoliers de la rue Bretonneau…

Enfant de troupe ! En avant… marche ! En joue… feu ! On fait la guerre aux Prussiens et