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IX


Boulevard Magenta, un homme passe près d’un petit garçon qui gît sur un banc. Les cheveux du gamin embroussaillent son front, et ses yeux de bête affolée font demander à l’homme :

— Qu’est-ce que tu as, petit ?

Il répond, farouche :

— J’ai du chômache.

Comme s’il disait : la tête me brûle, j’ai mal à la poitrine.

Il songe, comme dans le sommeil. Ses pensées tournent et s’enchevêtrent sans apporter de conclusions. Il pense à une maison avec, dedans, une maman qui vous accueille après l’école. Il pense qu’il est nomade, qu’il est orphelin, qu’il est toujours seul, qu’il est parfois recueilli, mais bientôt chassé, et que ceux qui l’aiment sont