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LES TROIS VICTIMES,
CHANT ÉLÉGIAQUE,
DÉDIÉ
À LA COMPAGNIE DE SAPEURS-POMPIERS
DE LA VILLE DE NANCY.


INCENDIE DU MONTET.


L’horizon s’assombrit,… le ciel est sans étoiles…
Sur la calme cité la nuit étend ses voiles…
De son enfant la mère abandonne la main,
Effleurant d’un baiser sa paupière mi-close :
« Sous l’aile de ton ange, ô doux chéri, repose !
» Repose,… et dors jusqu’à demain ! »

Du soir, un bruit confus a troublé le silence…
Entendez-vous ces cris ?… On court, chacun s’élance…
« Le feu ! le feu ! le feu !… vite à la chaîne !… » — Hélas !
Un tintement sinistre au vieux beffroi résonne…
Du fébrile tocsin qui sonne, sonne, sonne,
C’est le morne et lugubre glas !