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76 LES ROYAUMES DES NEIGES

différente dans les deux zones, orientale et occidentale, que nous venons d’indiquer. Celle qui habite la région des affluents du Manas, à l’Est du Pele-la, n’est tibétaine ni par le type ni par le langage : on la croit apparentée aux gens de l’Assam et aux tribus aborigènes qui habitent les hauteurs à l’Est du Bhoutan (Waddell) ; elle apparaît plus petite de taille, plus noire de peau, plus fine de traits que celle de la région occidentale qui, nous l’avons vu, est en communication moins directe avec les plaines de l’Inde. Là, la population, qui paraît en nombre égal à celle de la zone orientale, est nettement d’origine tibétaine et, grâce aux bonnes conditions physiques du plateau qu’elle habite, s’est développée en une magnifique race humaine, bien supérieure à celle des Bhoutias du Sikhim et du Nepâl (Sherpa Bhoutia) qui sont cependant de la même souche. On trouve aussi, tout à l’Ouest du Bhoutan, des familles de Lepchas venus du Sikhim voisin, où ils forment à côté des Bhoutias une partie de la population, la plus ancienne sans doute, tranchant fortement sur ceux-ci par ses traits sémitiques et son caractère paisible ; toute la région inférieure du Bhoutan a dû d’ailleurs être peuplée à l’origine par des Lepchas, si l’on en juge par les noms de lieux, jusqu’à l’invasion tibétaine. C’est du Sikhim également que viennent les Paharias, établis tout au long du Bhoutan méridional, au pied des collines qui touchent aux plaines : ces agriculteurs originaires du Nepâl, hindouisés et répartis en castes, professent le brahmamisme, tandis que tous les


    tants. L’Encyclopédie de Brockhaus indique 250 000, soit 7 par kilomètre carré.