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LE BHOUTAN INCONNU 75

l’intérieur du Bhoutan et a offert aussi, comme nous le verrons, une route d’invasion aux populations des plaines.

Les autres rivières du pays sont, en continuant vers l’Ouest, le Poum-thang et le Madhou, qui se joignent au Kourou à la frontière de l’Inde pour former le Manas et se jeter dans le Brahmapoutre à Goalpara. Ce système des affluents du Manas, disposé en éventail, couvre toute la partie orientale du Bhoutan et constitue l’une des deux zones disposées dans le sens des méridiens.

L’autre, celle de l’Ouest, est arrosée au contraire par des rivières parallèles, coulant du Nord au Sud, pour confluer aussi au Brahmapoutre : ce sont, de l’Est à l’Ouest, le Mo-chou[1] ou Sankos qui plus au Sud, arrivé dans l’Inde, s’appelle le Gadadhar, puis le Wang-chou ou Raydak dont le cours supérieur est formé par la réunion du Timbouk-chou, du Pa-chou et du Ha-chou, enfin l’Ammo-chou ou Torsa qui traverse la vallée tibétaine de Chumbi avant d’arroser l’angle nord-occidental du Bhoutan.

Des lignes de contreforts, descendant de l’Himalaya vers le Sud et par suite perpendiculaires à son axe, enclavent et déterminent ces différents bassins fluviaux : on en connaît sept principales, désignées par les noms des cols qui permettent de passer d’un compartiment à l’autre et jouent par là un rôle capital dans la vie économique et politique du pays.

En effet, la population du Bhoutan[2] est nettement

  1. Chou = rivière ; la — passe, en tibétain.
  2. Pemberton, en 1838, n’accordait au Bhoutan que 40 000 à 50 000 familles, alors que White lui donne aujourd’hui 400 000 habi-