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LE BHOUTAN INCONNU 91

mission Turner, dix ans plus tard, les trouva complètement dégénérées.

À la capitale, Bogle reçut bon accueil du Deb radja, le Dharma radja qu’il put voir néanmoins restant au second plan ; cependant, en juillet, il lui parvint une lettre du Grand-Lama de Trachiloumpo, qui l’engageait à retourner à Calcutta, en mettant en avant la nécessité d’obtenir le consentement de la Chine à sa réception. Le Deb radja, qui avait certainement reçu des instructions du Tibet, insista dans le même sens : mais Bogle réussit à lever les difficultés qui lui étaient faites et, en octobre, il partit avec Hamilton pour gagner Lha-sa par la vallée de Chumbi.

On sait que, bien qu’empêché d’arriver jusqu’à cette ville, il réussit cependant à gagner Trachilumpo, où il conquit l’amitié du Grand-Lama, le Panchen Rimpotche. Ce dernier, tenté par les récits que lui fit Bogle des beautés de Calcutta, fit passer au Bengale une forte somme consacrée à l’achat d’un terrain sur les bords de l’Hougli et à la construction d’un temple et d’un caravansérail pour les pèlerins bouddhistes : dans la lettre qu’il adressa à ce sujet à Warren Hastings, le pontife expliquait qu’une des raisons lui faisant désirer d’avoir un établissement près de Calcutta était qu’en ses vies antérieures le Bengale était le seul pays où il fût déjà né deux fois. Le temple en question a été effectivement redécouvert en 1887, avec ses idoles et ses livres sacrés : on le nomme aujourd’hui « le jardin tibétain » (Bhot-bagan).

Bogle quitta le Tibet en avril 1775 et regagna Tachicho-djong, où il resta un mois occupé à différentes négociations avec les Bhoutanais pour com-