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L’HONORABLE B. JOLIETTE.

En quelques heures, une foule de cabanes en bois rond surgissent comme par enchantement dans l’épaisseur des bois. Des calles ou planches de pin fendues avec la hache et le coin, recouvrent ces palais forestiers dont les fentes sont calfatées avec de la mousse ou avec l’écorce des arbres.

Au centre de ces toits rustiques, on a eu soin de pratiquer une large ouverture afin de faciliter le passage de la fumée qu’exhale sans cesse le feu dévorant du foyer.

Entrons dans le chantier ; voyez-vous tout autour de la nouvelle demeure, ces larges bancs recouverts de branchages ! Ce sont les lits des travailleurs dont la paille, les rameaux de cèdre et de sapin forment le plus moelleux édredon.

Malgré la fureur des vents, le craquement épouvantable des bois, le hurlement des loups, les cris sinistres du hibou perché au-dessus du chantier, c’est là, que l’on dort d’un sommeil non interrompu ; que l’on repose légèrement, bercé par les songes les plus doux.

D’énormes quartiers de roches posés les uns sur les autres et disposés en cercle constituent la cambuse ou foyer qui, durant tout l’hiver, ressemble à une forge embrasée.

C’est là, que le cook (cuisinier) d’une pro-