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L’HONORABLE B. JOLIETTE.

à quelques détails sur l’organisation d’un chantier.

Lorsqu’un exploitateur a résolu de faire chantier, il commence par réunir le nombre d’hommes voulu, pour conduire à bon terme son entreprise. Les uns sont engagés comme bûcherons, d’autres sont loués avec leurs voitures comme charretiers.

Au jour indiqué, la caravane, composée de cent à deux cents hommes ou plus encore, s’embarque sur les sleighs surchargés de toute une cargaison de piques, de haches, de scies, de raquettes, de pelles, de quarts de fleur, de lard, de couvertures, et aussi, n’allons pas l’oublier, d’une batterie de cuisine ; le tout en rapport avec les besoins et les exigences indispensables des lieux.

Soudain la voix redoutée du foreman se fait entendre.

« Vite, vite Pierrot ! dépêche-toi Baptiste ! » Il faut partir malgré les attraits de Bacchus ; il faut dire adieu à l’auberge, et se jeter ou être jeté sur les traîneaux qu’entraînent avec vitesse, les chevaux aiguillonnés par le fouet dont leurs flancs sont labourés. Tous les charretiers en effet, ne sont pas en état de mesurer leurs coups. Nonobstant les précautions et les défenses sévères des conducteurs, les têtes sont