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MONSIEUR LE GRAND VICAIRE

dans ce moment, il se sentait parfaitement heureux. Tant il est vrai, qu’un bon peuple fait le bonheur de son pasteur !

Il passa six mois au milieu de ces braves gens qui, par leur docilité, leur foi et leur piété, adoucissaient et lui faisaient même oublier tout ce qu’il y avait de pénible dans sa position. Il se trouvait placé entre deux montagnes qui ne lui laissaient voir le soleil que depuis 10 heures du matin jusqu’à deux heures de l’après-midi, ces montagnes ne se trouvant qu’à cinq à six arpents l’une de l’autre,

Mâgré, où se trouvaient des chrétiens aussi fervents, est situé à 6 lieues de Chétican. M. Manseau devait se rendre à cette mission au moins toutes les trois semaines, y faire l’Office le Dimanche, y cathéchiser les enfants, y administrer les malades, y faire faire les Pâques. Or, toutes les excursions devaient se faire à pied, accompagné seulement d’un homme ou de deux.

L’hiver se passa à voyager ainsi d’une mission à l’autre, à instruire les enfants, à administrer les sacrements aux adultes et à donner des leçons de chant à de bons jeunes gens qui devinrent pour ces missions, d’excellents chantres.

Enfin, au commencement de Mai 1815, il