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MONSIEUR LE GRAND VICAIRE

comme tous les autres membres de sa famille aux travaux de la campagne, chez son père qui était un bon cultivateur fort à l’aise et père de huit enfants : cinq garçons et trois filles.

Ce métier lui répugnait beaucoup, parce qu’il se sentait fortement appelé à un autre état. Son père le comprit de bonne heure ; et pour se conformer au goût de son fils pour quelque profession libérale, il le mit en 1803, sous brevet, chez Monsieur Étienne Ranvoizé, notaire aux Trois-Rivières.

Tout en remplissant ses devoirs, le jeune étudiant en loi put suivre les écoles anglaises du lieu : car bientôt, il se fit remarquer par des talents et par une application sérieuse à l’étude. Cependant, ce genre de vie lui offrait des dangers, il s’en dégoûta. Il pensa donc sérieusement, après trois ans d’épreuves, à ce qu’il pourrait faire de mieux. Car le dégoût et l’ennui d’une profession à laquelle il ne se sentait pas appelé, le rendaient très-malheureux. Mais il se trouvait lié par un brevet et par la volonté d’un père absolu et sévère qui avait appris de bonne heure à ses enfants à ne rien faire sans sa permission, pas même aller se promener chez un voisin. Il se décida toutefois à informer ses parents du fâcheux état auquel il était réduit, et de son ardent désir de